Est-ce que l’alcool diminue la fertilité?

Est-ce que l’alcool diminue la fertilité?

Alcool et fertilité

Il est bien connu que pendant la grossesse, l’alcool devrait être évité à 100%. Sa consommation est reliée à une augmentation du risque de fausse couche (1), de malformations, de retard de croissance et du syndrome d’alcoolisation fœtale (2).

Toutefois, dans la phase de préconception, faut-il s’abstenir de la même façon?

Alcool et fertilité chez la femme

Oui, les femmes qui consomment de plus grandes quantités d’alcool voient leur risque d’infertilité augmenter.

Il est toutefois difficile d’établir clairement la quantité à ne pas dépasser, ou si les risques augmentent de façon proportionnelle à la quantité d’alcool bue (3)

Tout de même, les résultats des études sont souvent inconsistants chez les femmes buvant peu ou modérément d’alcool. Chez celles ayant toutefois une consommation élevée, les effets négatifs semblent plus clairs. On parle notamment de fécondabilité réduite et de réserve ovarienne plus faible.

De surcroit, même si consommé en quantité modérée, l’alcool peut affecter négativement les résultats de procréation médicalement assistée. Entre autres, on rapporte une quantité plus faible d’ovocytes collectés et de naissances vivantes (4).

Avis aux lectrices souffrant d’endométriose, l’alcool peut avoir un impact doublement négatif pour vous.

En effet, consommer de l’alcool fait augmenter les taux d’œstrogènes et l’endométriose est une maladie hormono-dépendante (5).

Du côté des femmes ayant un diagnostic de syndrome des ovaires polykystiques, le choix du breuvage alcoolisé est à surveiller. En effet, les cocktails sucrés sont particulièrement à limiter. 

 

Alcool et fertilité chez l’homme

Messieurs, l’alcool peut aussi affecter votre fertilité.

Une consommation élevée (plus de 3-4 verres par jour ou 14 par semaine), est le plus à risque d’affecter les hormones impliquées dans la spermatogénèse (4). La spermatogenèse est le processus de développement des spermatozoïdes.

Des études réalisées chez l’humain ont montré que la consommation d’alcool peut avoir un impact négatif sur la morphologie et la motilité des spermatozoïdes ainsi que sur le volume de sperme.

Boire une consommation chronique d’alcool crée aussi du stress oxydatif.  Les spermatozoïdes sont particulièrement sensibles à ce genre de stress par leur membrane riche en gras polyinsaturés (6).

De plus, pour l’homme, boire de l’alcool dans la semaine précédant la collecte de sperme a été associée à un moins bon succès de naissance vivante (4).

Finalement, l’alcool a aussi le potentiel de modifier l’expression de gènes impliqués dans la spermatogénèse et de ceux du spermatozoïde lui-même. Ainsi, la consommation d’alcool paternel peut impacter sa descendance (7).

alcool homme

Que faire?

Vous l’aurez sans doute compris : le moins d’alcool possible est le mieux. Toutefois, consommer un verre ou deux lors d’un anniversaire ou un évènement n’aura probablement pas un impact significatif sur votre fertilité. Surtout pour les couples affectés par l’infertilité depuis plusieurs années, il n’est réaliste de se restreindre complètement et en tout temps.

Cela étant dit, certaines phases ou semaines sont plus cruciales que d’autres. Les femmes dans un processus de fécondation in vitro devraient éviter idéalement toute consommation alcoolisée pendant les phases de stimulation, ponction et insémination ou transfert d’embryons. Hésitez pas aussi à consulter l’avis de votre fertologue surtout que les protocoles de FIV peuvent varier et certains peuvent êtres plus long que d’autres. 

Dans le même ordre d’idées, les femmes qui essaient activement de concevoir pourraient limiter/éviter la consommation d’alcool dans la phase lutéale du cycle menstruel (donc après l’ovulation).

Il est prudent de se considérer « enceinte jusqu’à preuve du contraire » (i.e. : avoir ses menstruations). Ainsi, s’il y a un potentiel de fécondation à la suite de l’ovulation surtout par exemple suite à un transfert d’embryon, s’abstenir d’alcool serait préférable. 

 

Pas juste un problème d’éthanol…

Au-delà de l’alcool, il faut aussi penser à ce que la consommation d’alcool remplace.

Si boire régulièrement fait en sorte que vous sautez des repas ou faites des choix alimentaires moins optimaux, l’alcool peut alors avoir un double impact sur vos chances de procréer et sur la qualité de vos ovules ou spermatozoïdes.

Besoin d’aide pour mieux comprendre les conseils nutritionnels en préconception? Écris moi via ce lien pour qu’on entre en contact. 

 

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