La pilule contraceptive: des risques méconnus?

La pilule contraceptive: des risques méconnus?

La pilule contraceptive orale (PCO) entraina, à la fin des années 60, une mini révolution pour les femmes.

Enfin, elles avaient le pouvoir de prendre le contrôle sur la prévention d’une grossesse non désirée.

C’est spécifiquement en 1969 que la PCO fut rendue légale au Canada. Depuis, il s’agit du moyen de contraception le plus utilisé et ce, dès l’adolescence. Bien que créé à cette fin, la « pilule », comme elle est appelée dans le langage courant, peut aussi être prescrite pour d’autres raisons.

Nommons entre autres : cycle menstruel irrégulier, douleurs menstruelles, acné et hirsutisme.

La pilule existe sous deux formes : un combiné d’estrogène et de progestérone synthétiques, ou seulement de la progestérone.

Le principal mécanisme d’action est la prévention de l’ovulation (1).

Pas d’ovulation = pas de grossesse.

Effets secondaires

D’abord, la PCO est généralement sécuritaire.

Sa forme combinée a aussi été associée à une réduction du risque de cancer de l’endomètre, des ovaires et du côlon (bien qu’elle augmente celui du col de l’utérus) (2).

De nombreuses femmes la prennent pendant toute leur période reproductive sans jamais avoir de problèmes. Par contre, plusieurs femmes rapportent des effets secondaires tel que :

  • Nausées
  • Maux de tête/ migraines
  • Crampes abdominales
  • Sensibilité des seins
  • Augmentation des pertes vaginales
  • « Spotting »
  • Diminution de la libido
  • Prise ou perte de poids

Dans ces cas, une PCO différente sera souvent essayée avant de changer de mode de contraception. En effets, leurs dosages sont tous un peu différents.

Des effets secondaires plus graves mais plus rares sont aussi possibles.

Par exemple, la pilule contraceptive peut avoir un impact sur l’humeur et le risque de depression chez certaines femmes.

En fait, certaines études semblent indiquer que les œstrogènes et la progestérone influencent les fonctions cérébrales. Ceci pourrait être à l’origine des changements d’humeur et risque de dépression signalée chez certaines femmes qui prennent des contraceptifs oraux (2).

Si vous commencez la pilule et que vous vous sentez d’humeur changeante, une déprime, ou une anxiété sévère, c’est important d’en parler avec votre médecin.

De plus, la pilule est déconseillée aux femmes ayant une maladie cardiovasculaire tel que l’hypertension ou celles qui fument (plus que 15 cigarettes par jour et plus que 35 ans). En effet, la PCO augmente le risque de caillots sanguins.

Elle peut également affecter les taux de glucose sanguins (1).

Un autre effet secondaire peu connu, les risques de cancer du sein et du col de l’utérus sont plus élevés chez les femmes qui utilisent des contraceptifs oraux (3).

Finalement, la pilule peut augmenter le risque d’accident vasculaire cérébral ischémique chez les femmes souffrant de migraines, en particulier de migraines avec aura (4).

Plus important encore, la PCO peut camoufler certaines conditions de santé.

Par exemple, la pilule souvent ne traite pas les causes principales du problème comme le SOPK. Elle peut aider à atténuer certains symptômes liés au SOPK mais ne vas adresser le problème principal qui est la résistance à l’insuline. Je t’invite à consulter cet article sur la gestion alimentaire du SOPK.

De plus, la pilule est parfois prescrite aux femmes avec aménorrhée hypothalamique fonctionnelle (AHF).

Ce long terme signifie « arrêt des menstruations », causé par l’hypothalamus qui cesse de produire les hormones nécessaires à la préparation de l’utérus pour une potentielle grossesse.

Cette condition est surtout observée chez les femmes très sportives et/ou ne mangeant pas suffisamment pour répondre leurs besoins caloriques.

La pilule entrainera un saignement à chaque mois, mais il ne s’agit pas de réelles menstruations. L’œstrogène est important pour la santé de la femme. Une aménorrhée de longue durée met plus à risque de troubles cardiovasculaire et d’ostéoporose (5). Donc, l’étiologie sous-jacente de la AHF doit être traitée et la pilule n’adresse pas le problème principal.

PCO et déficience en nutriments

Finalement, côté nutrition, saviez-vous que la prise de la PCO augmente le risque de déficience en certains nutriments?

Plusieurs études ont observé une association entre la prise de la PCO et un statut plus faible en folate (vitamine B9), riboflavine (vitamine B2), vitamine B6, cobalamine (vitamine B12), vitamine C, vitamine E, Zinc, sélénium et magnésium. (6)

Les mécanismes d’actions suggérés incluent par exemple une réduction de l’absorption, une augmentation de l’excrétion urinaire ou un métabolisme accéléré de ces micronutriments.

Il est d’autant plus important d’avoir une consultation en nutrition avant de planifier une grossesse! Nous pouvons t’aider à optimiser tes apports en nutriments pour maximiser tes chances de grossesse en santé, pour toi et ton bébé.

Mise en garde

Attention, si ton médecin t’a prescrite la PCO, c’est qu’il ou elle jugeait qu’elle était sécuritaire pour toi.

Si tu te reconnais dans cet article, n’abandonne pas la pilule du jour au lendemain!

Dans le cas où tu éprouves des effets secondaires, demande un suivi avec ton médecin pour connaitre les autres options disponibles pour toi et tes objectifs de santé. Être une patiente éclairée te permet de prendre de meilleures décisions pour ta santé et ton bien-être.